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Joseph C. Bignol (bien que « Joseph Ch. Bignol » serait plus juste) est un auteur fictif et représente une œuvre composée d’un triptyque principal et suivi de plusieurs nouvelles complémentaires. Le ton est cynique, les phrases sont courtes et nerveuses, chacun de ces livres se décompose en de nombreux textes de peu de pages et racontent ensemble un récit plus complet. Le triptyque principal suit le même personnage tout au long de sa vie et les nouvelles complémentaires étendent l’univers autour de se narrateur en racontant les récits de personnages secondaires ayant croisé la route du triptyque principal d’une manière ou d’une autre.

Contrairement aux nouvelles complémentaires, je n’ai pas écrit le triptyque seul. Jo Bignol est avant tout un collectif, un groupe en mouvement dont la composition a évolué entre le premier et le troisième volet.

Mais Jo Bignol est avant tout un style d’écriture. Nerveux, violent, cynique, le narrateur tape sur tout ce qui passe avec un mépris et un égoïsme créant à la fois un humour et un attachement paradoxal vis-à-vis de sa vie.

Chacun des trois volets du triptyque se déroule à une période différente de la vie du personnage (même si le troisième transcende plutôt cette règle) et je ne les considère réussis qu’une fois pris ensemble. Du premier volet se dégage une profonde immaturité, l’œuvre ne trouve sa valeur que dans ses suites. Lire le premier est un pari, il a toutes les chances de déplaire mais pose des choses importantes pour la compréhension du deuxième et surtout du troisième qui capteront bien plus efficacement l’intérêt.

Au niveau de la forme, les textes courts composant les différents volets tentent parfois d’innover. Ils jouent avec des outils propres à l’écriture et s’apparentent parfois plus à une blague ou un exercice de style qu’à un élément vraiment nécessaire à l’avancée de l’intrigue générale (qui d’ailleurs peut se résumer simplement à la compréhension d’un esprit malade).

Malade, car le narrateur l’est, mais pas seulement. Dans la tentative de comprendre cet esprit biaisé et cynique, la forme du livre adopte elle-même une certaine instabilité déconcertante pour permettre au lecteur de s’approcher au plus de la pensée du narrateur, avec les mots ou d’autres manières.